Soudan
La police soudanaise dénonce une désinformation dans le décompte des victimes de la répression des manifestations anti-gouvernementales qui ont encore fait au moins deux morts jeudi. Elle réfute également les accusations d’usage de balles réelles.
Les manifestations au Soudan se poursuivent avec leur lot de victimes. De nouveaux décès ont été enregistrés à l’issue des rassemblements de jeudi. Et certaines informations parlent de trois morts. Ce que dément la police qui a dénoncé vendredi une désinformation au sujet du nombre de victimes.
« Cette information n’a aucune base et n’est pas fondée. L’annonce de la mort d’un garçon de 14 ans n’est pas fondée », a réfuté le Général Hashim, porte-parole de la police soudanaise. L’officier de police a, par ailleurs, tenté de justifier l’usage de la force pour contrer les manifestants. « Il y a eu des rassemblements avec très peu de participants dans plusieurs régions. Ces rassemblements sont illégaux, c’est pourquoi la police les a dispersés conformément à la loi en utilisant des gaz lacrymogènes, sans faire de victimes ni même de pertes dans des propriétés privées ou publiques », explique-t-il démentant au passage l’usage de balles réelles par les forces de l’ordre. « Dans tous les rassemblements et dans tout autre lieu, la police n’a jamais utilisé de balles réelles », soutient-il.
Vendredi, plusieurs centaines de personnes ont encore manifesté dans la capitale Khartoum, en marge des obsèques d’une des victimes. Elles accusent la police d’avoir fait usage de balles réelles contre les manifestants qui réclament le départ du régime d’Omar el-Béchir. Thèse que semble confirmer un comité de médecins lié à l’Association des professionnels soudanais, groupe en première ligne de la contestation, qui a parlé de morts causés par balle.
Ces nouveaux décès portent à 21 le nombre de personnes tuées depuis le début de la contestation le 19 décembre, selon les chiffres officiels alors qu’Amnesty International évoque une quarantaine de morts.